L'histoire passionnée, sanglante, et souvent irrationnelle, qui lie l'homme et le loup, débute il y a 2 millions d'années.

Nomades et vivant tous deux de la chasse, ils entrent immédiatement en concurrence en raison de leur mode de vie similaire. En effet, ils se disputent les mêmes proies, ce qui donne naissance à une première rivalité.

Puis nos ancêtres se sédentarisent, construisent des huttes et se mettent à l'élevage. Les loups commencent à roder autour des enclos et à convoiter ces proies si facilement accessibles.
La haine de l'homme envers le loup s'intensifie alors.

Puis le Moyen Age arrive avec son lot de guerres, de fléaux et de famines. Le loup étant toujours là, non loin des habitations, en quémande de nourriture, on ne va pas hésiter à lui imputer la responsabilité de toutes ces malédictions. C'est le début de la terreur et l'église catholique va renforcer celle ci en identifiant le loup au diable. Ce pauvre mammifère devient alors mangeur d'hommes, vecteur de la rage, déterreur de cadavres, ravageur de bergeries, pourvoyeur de l'enfer...
Les fables, les contes ainsi que les légendes ancestrales font perdurer cette diabolisation bien au delà du Moyen Age.

Entre 1764 et 1767, toute la région du Gévaudan est terrifiée par les attaques répétée d'une bête mystérieuse qui tue et décapite des femmes et des enfants. Sans hésiter, on incrimine le loup. Les enquêtes de nombreux historiens disculpent aujourd'hui le loup dans cette affaire et mettent à jour une horrible machination par des humains.
Le loup est haït, chassé, exterminé, de manière cruelle et son éradication est effective en France en 1937.

Pourtant, depuis 1992, le plus légendaire des prédateurs est de retour en France. Il réinvestit le pays par le Sud, venant de l'Italie. Aujourd'hui, la population du loup en France s'étend sur toutes les Alpes mais aussi dans les Pyrénées, le Jura et tout récemment les Vosges.

Mais ce retour ne réjouit pas tout le monde et les éleveurs sont les 1ers mécontents, lassés de voir leurs troupeaux décimés.

S’il est facile de s’émerveiller devant l’animal pris dans son contexte naturel, il convient de prendre en compte l’aspect humain et les contraintes induites par sa présence et de mesurer les changements et les difficultés que ce retour entraîne.

Afin d'accompagner les éleveurs, le Ministère de l'environnement a mis en place un programme de dédommagement et des mesures ont été prises ( clôtures, chiens de protection... ) pour réduire au maximum l'impact du prédateur sur le cheptel domestique et permettre une certaine cohabitation avec le pastoralisme.

Mais ces mesures ne suffisent plus à calmer la grogne des éleveurs qui ont subi ces derniers temps de plus en plus d'attaques à l'encontre de leurs moutons...

Le loup et l'agneau

Illustration de la fable de Jean de La Fontaine par Calvet Rognat (vers 1950)

Durant des siècles, les campagnes et les villes ont tremblé au seul nom du loup. Innombrables sont les témoignages de la peur qu'il inspirait.

Les croyances paysannes moyenâgeuses associent le loup aux famines et épidémies qui les frappent et l'affublent de terribles légendes et histoires effroyables. Pas un récit, pas un fait divers qui ne s'achève en sombre drame. Du Petit Chaperon Rouge à la Bête du Gévaudan, tout n'est que sang, meurtre et atrocités.

Cette image sera propagée par la religion catholique, voyant en cet animal l'incarnation du mal absolu.

Une guerre sans merci est alors livré au loup pendant des siècles. Tous les moyens sont utilisés : meutes de chiens, armes à feu, poisons, pièges... La louveterie, corps d'armée destiné à éradiquer le loup est crée par François Ier.

Le loup est ainsi chassé, persécuté, massacré et exterminé. Le dernier loup français est tué à la fin des années 1930.

On ne retrouvera sa trace qu'en 1992 et son retour est encore loin de faire l'unanimité.

Fait divers (1908)

Dévoré par les loups

En Transylvanie, un commerçant, M. Léon Hering était parti en traîneau. Les loups l'attaquèrent. M. Hering en tua un d'un coup de fusil. Il descendit pour ramasser la bête. A ce moment, les chevaux effrayés, s'enfuirent avec le traîneau. Le malheureux commerçant, assaili de toutes parts par une multitude d'animaux ne put se défendre, son fusil étant resté dans le traîneau. Il fut en un instant mis en pièces.

Un conte est un récit imaginaire. Il s'agit d'un genre littéraire narratif dont la caractéristique principale est la présence d'éléments fantastiques et merveilleux. Le conte était d'abord de tradition orale puis est passé dans la littérature écrite et lettrée. Il est aujourd'hui destiné principalement aux enfants. L'histoire débute souvent par "il était une fois" et se déroule à une époque et dans un lieu que l'on ne connait pas.

Le loup a toujours inspiré la crainte et de ce fait, a tenu une grande place dans la vie des hommes. C'est pourquoi il est omniprésent dans les contes traditionnels. On y retrouve toute la haine, la peur et le mépris que l'animal a inspiré à l'homme. Ces méfaits furent grossis, multipliés et déformés.

Sa quasi disparition n'a en rien anéanti sa force symbolique car, animal de la forêt, il incarne nos peurs nocturnes

Le loup est souvent représenté comme un personnage cruel : il rode dans les bois et tente de dévorer les enfants égarés ou les grands mères malades. Il s'attaque aux animaux plus faibles que lui, ce qui en fait aussi un lâche. Et pour finir, il est souvent idiot car il tombe dans les pièges qui lui sont tendus : la marmitte d'eau des 3 petits cochons, le puits chez le loup et les 7 chevraux et bien d'autres. Tout est fait pour le discréditer aux yeux de tous et ce fut une belle réussite !

En effet, avec les contes, la peur du loup est ancrée dès la plus tendre enfance. L'influence des 1ères lectures est bien connue, et même devenu adulte, on se souvient parfaitement du Petit Chaperon Rouge, des Trois Petits Cochons, de Pierre et le Loup, de la Chèvre de Monsieur Seguin...

Dans les traditions populaires africaines, lecrocodile a la même fonction que le Loup. Dans les contes asiatiques, c'est le tigre qui est la figure animale la plus commune.

Le Petit Chaperon Rouge en costume Breton.

carte postale illustrée par Mme Clémence Molliet (1909)

Il s'agit d'un conte présent dans la tradition orale de nombreux pays européens, sous différentes versions.

Les paysans français racontaient cette histoire dès le 11ème siècle. Mais la plus ancienne version retranscrite et figée est celle de Charles Perrault, parue en 1697 dans "histoires et contes du temps passé, avec des moralités" (oeuvre plus connue aujourd'hui sous le titre "les contes de ma mère l'oye")

Cette version est bien plus malheureuse que toutes celles qui suivront. L'héroïne en est une jeune fille bien élevée, la plus jolie du village, qui court à sa perte en donnant au loup qu'elle rencontre dans la forêt les indications nécessaires pour trouver la maison de sa grand mère. Le loup mange la vieille dame en se cachant des bûcherons qui travaillent dans la forêt voisine. Il tend ensuite un piège au petit chaperon rouge et finit par le manger. L'histoire s'en finit là, sur la victoire du loup. Pas de fin heureuse pour l'héroïne. La morale de Perrault est sans appel.

Les frères Grimm modifièrent l'histoire dans les éditions postérieures jusqu'à atteindre la version la plus célèbre en 1857. Cette version édulcorée, largement répandue, raconte l'histoire d'une petite fille qui traverse la forêt pour apporter une galette et une bouteille de vin à sa grand mère. En chemin, elle rencontre un loup qui la piège et finit par la dévorer, ainsi que la grand mère.Un chasseur arrive à temps pour ouvrir le ventre du loup et pour sauver les 2 personnages. Le petit chaperon rouge et sa grand mère sont saines et sauves.

   carte postale italienne

Selon Bruno Bettelheim, auteur de la "psychanalyse des contes de fée", le petit chaperon rouge symboliserait le personnage de la petite fille aux portes de la puberté, la couleur rouge du chaperon renvoyant au cycle menstruel.

Le loup et la forêt peuvent aussi représenter plus banalement les dangers que l'enfant doit affronter seul (mais muni des sages recommandations de sa mère) lorsqu'il quitte la sécurité de son foyer. 

Le village et la maison de la grand mère sont des endroits sûrs, chemin entre l'enfance et l'âge adulte. Pour arriver à destination, il faut emprunter un chemin en forêt, lieu de danger où rode le grand méchant loup. La mère indique à la fille le chemin à suivre, le "droit chemin". La fillette a une attitude ambigüe, puisque faisant mine de se débarasser du loup, elle lui donne en réalité toutes les indications pour que celui ci trouve la grand mère et la mange. Arrivée à destination, la fillette voit bien que quelque chose ne va pas ("que vous avez de grandes dents...") mais finit dans le lit avec le loup.

Le loup présent dans d'autres contes comme prédateur, tient ici le rôle du prédateur sexuel. Cette idée est accentuée par le fait que le loup se déplace à 2 pattes, comme un homme, dans presque toutes les représentations du conte.

carte postale illustrée par Achille Mauzan (1883-1952)

Voici quelques cartes postales illustrées.

En France, les 1ères cartes postales apparaissent dans les années 1870.

Jusqu'en 1904, il était interdit de mettre  la correspondance du même côté que l'adresse. On écrivait donc à côté de l'illustration

Carte postale envoyée en 1900 à Strasbourg.

 Ma chère Yvonne

Merci beaucoup pour ton joli ouvrage, il m'a fait beaucoup de plaisir.

Ta grand maman qui t'aime bien

E. Enfelder

 Très belle carte postale gauffrée, envoyée en 1908.

Les 2 cartes précédentes montrent un loup surdimensionné, aussi grand sur ses quatre pattes que le Petit Chaperon Rouge debout !

On crie le loup plus grand qu'il n'est !

Carte postale envoyée en 1899 en Suisse.

 Carte postale envoyée à Brunoy en 1901

Le petit chaperon rouge   05/12/1901

Tu recevras une série de cartes. Classe les par numéro et garde les toutes.

Je t'embrasse.

Ta tante

 Carte postale envoyée en 1903 en Eure et Loire.

Sois bien mignonne et reçois les meilleures baisers de Renée

Le journal "la poupée modèle" qui a offert la carte postale a existé de 1863 à 1924 était destiné aux filles de 6 à 12 ans.

carte postale envoyée à Marseille en 1901.

Illustration de Jack Abeillé (1873-date de décès inconnue, après 1936).

Illustrateur, affichiste, dessinateur, il collabore à de nombreux journaux dont "le sourire". Il dessine pour tous les secteurs de l'édition : affiches, presse, ouvrages, cartes postales, images d'épinal...utilisant aussi bien la plume que l'aquarelle. Il possède son propre atelier.

Le petit chaperon rouge a inspiré les illustrateurs de toute l'Europe.

 Allemagne : Rotkäppchen

Carte postale envoyée en 1918 à Dessau en Allemagne.

La grande image centrale montre la rencontre du petit chaperon rouge et d'un loup disproportionné, presque aussi grand que la petite fille. 

Des petites vignettes aux 4 coins de la carte postale présentent l'histoire complète.

2 illustrations de Otto Kubel (1868-1951)

La première a été envoyé en 1928 à Reutlingen en Allemagne.

La 2ème n'a pas été envoyée.

carte postale envoyée en 1925 en Slovénie.

Espagne : caperucita roja.

cartes postales éditées en Espagne. Non envoyées